Au soir du 06 novembre 1982, S.E.M Paul BIYA, Président de la République du Cameroun a hérité des structures administratives nécessaires pour le développement du pays. Parmi lesquelles se trouvaient en bonne place la Chambre d’Agriculture (CHAGRI) devenue Chambre d’Agriculture, des Pêches, de l’Elevage, et des Forêts (CAPEF). En effet, avec l’avènement des principes de développement durable, l’Etat a opté d’amorcer en 2009 sa réorganisation qui s’est achevée le 13 avril 2016 par la promulgation du décret N°2016/194, qui lui confia les missions de consultation et de représentation, de promotion économique, de formation professionnelle et d’investissement. Elle est constituée de quatre organes à savoir l’Assemblée plénière constituée de 100 membres élus, le Bureau exécutif, les Sections et les Services administratifs.

Le Bureau exécutif de la CAPEF qui dispose des pouvoirs les plus étendus, relativement à la gestion administrative et financière, a, à sa tête un Président nommé par décret du Chef de l’Etat. Ayant pris acte de la période de catalepsie conjoncturelle que cette illustre Chambre consulaire avait traversé, il fallait lui trouver un messie. Par finesse, le Président de la République a nommé par décret du 24 février 2021, M. Martin Paul MINDJOS MOMENY à sa tête. Avec une carrière administrative accomplie, cet Ingénieur agronome, membre de l’Association des Agronomes, Forestiers et Agroalimentaire du Cameroun (AFA-Cameroun), au lendemain de son installation, s’est noyé au labeur de son extraction de la léthargie.
Après deux ans de management, qui mériteraient admiration, un arrêt majeur s’impose pour dévoiler les points essentiels enregistrés. Il ressort que, la structure qui était sous pilotage automatique avec une criarde de difficultés, sort progressivement de l’étau. Sans être exhaustif, son bilan sans ambages est élogieux avec entre autre, l’organisation en 2021 de l’élection des membres, la tenue régulière des rencontres statutaires, l’élagage du phénomène d’arriérés de salaire au profit de leur paiement régulier, la mise en place des projets pour les ressortissants, la participation aux foire nationales et internationales, la recherche des investisseurs pour l’appui des initiatives des membres et des ressortissants, la collaboration effective et parfaite avec ses tutelles techniques et financière (MINADER, MINEPIA, MINFOF et MINFI)…
Malgré ce bilan prestigieux, beaucoup reste à faire lorsqu’on regarde le nombre de personnes (près de 60% de la population nationale) qui attend bénéficier des services de la CAPEF. Pour y parvenir, des appuis multiformes et une franche collaboration avec les sectoriels concernés et les autres parties prenantes sont requis. Ceci devrait commencer par son implication et/ou participation constant à toutes les dynamiques nationales et internationales qui concernent les sections agriculture, pêches, élevage et, forêts et faune. Il est remarqué pour le déplorer et en violation de la règlementation en vigueur que, la CAPEF est sporadiquement impliquée dans les processus d’élaboration des textes, des documents stratégiques, des ateliers et autres. Le cas le plus ressent est la discussion entre le Gouvernement et les exploitants forestiers au sujet des valeurs FOB réévaluées par la loi N°2022/020 du 27 décembre 2022 portant loi des finances de la République du Cameroun pour l’exercice 2023. Cette implication mitigée pourrait être le fruit de l’ignorance de ses missions par les parties prenantes. Ainsi, pour permettre à la CAPEF d’occuper sa position statutaire, il est important de vulgariser ses missions auprès des parties prenantes et de multiplier les activités avec elles dans ces secteurs.
NDJU’U MFULA Bienvenu Maxwell
Ingénieur des Eaux, Forêts et Chasse
HONEGE