Du grabuge à la fédération de MMA apres l’annonce des montants des frais de licence sportive pour cette saison 2024. Les athlètes amateurs payeront désormais 35 000f au lieu de 5000f les années précédentes et 40 000f pour les athlètes professionnels. Une décision prise lors de la dernière AG Extraordinaire au mois de janvier 2024 qui fait déjà couler beaucoup d’encre et de salive dans le milieu. Pour essayer d’apaiser les tensions, le Président OLOMO à accepter de nous donner quelques explications à ce sujet.
Bonjour Monsieur le Président et merci de nous accueillir dans votre bureau. Nous sommes au siège de la FÉCAMMADA. Nous sommes là pour avoir des éclairages par rapport aux nouvelles modalités financières pour le paiement de la licence pour la nouvelle saison sportive 2024 au sein de la fédération de MMA du Cameroun. Au-delà des polémiques, que pouvez-vous dire aux pratiquants et encadreurs qui justifie le fait qu’hier encore, on payait 5 000 francs et qu’à présent, on doit payer 35 000 francs pour la licence sportive au sein de votre fédération ?
Déjà, je tiens à rassurer l’opinion publique nationale et internationale ainsi que tous les sympathisants du MMA, athlètes et encadreurs, que nous sommes là, nous, la FÉCAMMADA, donc la Fédération, pour réguler et apporter une assurance sur la pratique du MMA au Cameroun. Et ceci, selon les orientations du Ministère des Sports qui nous demande qu’à chaque activité ou alors à chaque séance d’entraînement les athlètes se doivent d’être assurés. Beaucoup pensent peut-être que quand on parle d’assurance, cela ne concerne que l’athlète. Or, même l’encadreur, même le responsable administratif de la team, sont également concernés par cette police d’assurance.
Et cette police d’assurance que vous évoquez, que couvre-t-elle concrètement ? Est-ce juste la compétition pour ceux qui combattent en professionnels ou aussi les séances d’entrainement pour ceux qui pratiquent en amateurs dans les clubs ?
Cette police d’assurance concerne tout le monde vu déjà que dans notre contexte ici au Cameroun la plupart des clubs n’assurent pas leurs athlètes et cela retombe plus tard sur la responsabilité de la fédération qui doit prendre des mesures, des précautions pour la prise en charge de ces athlètes en cas de blessure. Il faut donc rappeler à vos lecteurs que, qu’ils soient débutants ou alors athlètes confirmés, tous les pratiquants de MMA au Cameroun doivent souscrire à une police d’assurance pour garantir une bonne sécurité en cas d’incident à l’entrainement ou en compétition de MMA au Cameroun.
Donc, même ceux qui sont en salle d’entraînement ou ceux qui sont sur le chemin du club ou même ceux qui pensent qu’ils ne font pas encore la compétition, tous ceux-là sont concernés ?
Tout le monde… Tout le monde est concerné. D’aucuns disent que c’est exagéré, mais c’est comme ça. Il faut que je le répète haut et fort, que je dise ici que désormais pour les licenciés, si jamais pendant la pratique du MMA, il y a un incident, même pour ceux qui ne font pas encore la compétition, ils seront pris en charge. C’est donc de la responsabilité de la fédération de prendre en charge ses membres et d’apporter un plus à ce niveau.
On comprend par là Président que pour ce début de saison, vous mettez un accent particulier sur la restructuration des clubs. Quelles sont les orientations de la FECAMMADA à ce sujet ? Que faut-il pour qu’un club soit en règle ? Qu’est-ce qu’il doit présenter comme documents Président OLOMO ?
Déjà, à ce niveau, nous demandons aux clubs de nous fournir (I) leur statut et règlement intérieur, (II) la liste des membres du bureau exécutif, (III) un dossier technique comprenant le CV des responsables techniques. Mais il faut préciser une chose : nous ne sommes pas là pour nous immiscer dans la vie des clubs. Ce n’est pas de notre responsabilité. Lorsqu’on demande ces documents, c’est juste pour avoir une idée de ceux qui administrent tous ces différents clubs et Teams.
Président, une façon pour vous de préciser que la FECAMMADA n’entre pas dans la cuisine interne des clubs et des Teams de MMA au Cameroun ?
Non du tout… la fédération ne s’immisce dans la vie interne des clubs. La Fédération n’est là que pour encadrer, pour réguler, c’est tout.
Pour la nouvelle saison, vous insistez aussi pour que les clubs payent leur affiliation. Quel est votre message aux responsables de clubs à ce sujet ?
Bon… Déjà, pour chaque début de saison, chaque club se doit de payer son affiliation qui s’élève à 25000 francs CFA et ça tous les présidents de clubs ainsi que les responsables de Teams le savent bien. Et je tiens à le préciser, à ce niveau, le montant n’a pas changé comme vous pouvez l’observer. Mais les gens ne le disent pas. Nous sommes passés à fédération depuis mai 2023, mais les montants des affiliations n’ont pas changé. Certaines personnes sont plutôt contentées d’évoquer les frais de licences qui ont augmenté parce que justement l’assureur ne nous ne pouvons pas prendre en charge un athlète à ce montant de 5000 francs, il a été logiquement revu à la hausse. Voilà où il y a la nuance.
Donc si on vous comprend bien Président OLOMO, les 5000 francs d’avant ne pouvaient pas permettre qu’on puisse prendre un athlète en charge en cas de blessure ?
Même pas du tout… On ne pouvait pas assurer un athlète avec 5000 francs… Pour ceux qui pensent que c’est la fédération qui doit prendre en charge les athlètes, je tiens à rappeler qu’il y a deux types d’assurance : il y a l’assurance qui te couvre dans ton club et celle qui te couvre lorsque nous organisons les compétitions. On se doit de souscrire une police d’assurance pour couvrir l’événement en question. Mais bien avant cela, l’athlète doit avoir sa propre police d’assurance qui le couvre déjà dans son club.
Ce qui revient à dire que désormais au Cameroun, un athlète qui a payé sa licence sera pris en charge en cas de blessure pendant la pratique du MMA ?
Oui… On peut également le rassurer. Et nous le disons avec fermeté vu que notre mission première et d’assurer la sécurité sanitaire de nos adhérents. Et je voudrais dire aussi pourquoi il y a deux assurances que nous exigeons : il y a l’assurance que nous (la fédé) souscrivons pour les compétitions et qui n’a qu’une durée éphémère de 24 heures ou de 72 heures. Et la première assurance, celle que nous exigeons aux athlètes. La différence est que l’autre assurance que nous demandons aux athlètes, c’est pour toute une année, pour toute la saison sportive. C’est une nuance que je tiens à relever.
Président, on comprend aussi d’après ce communiqué qu’il n’y a pas que les athlètes qui sont concernés par ces montants, des assurances à payer, même les arbitres, les coachs, les cutmens etc ?
Oui bien évidemment… Je prends un exemple : un responsable de club qui en se rendant dans son dojo est percuté par un vélo. Qui le prend en charge ? Il est pourtant dans son service de promotion du MMA, car il est en train d’aller au boulot. Donc automatiquement, il doit être couvert.
Est-ce qu’il y a un échéancier pour que les pratiquants de MMA puissent s’acquitter de ses obligations financières ?
Oui, bien sûr… Mais nous travaillons avec nos différents partenaires dans ce sens afin de donner la possibilité aux athlètes et encadreurs de payer leurs licences progressivement par tranche…
Est-ce que la date butoir est déjà connue ? Si oui, c’est quand ?
Déjà, il faut rappeler que nous avons tenu une Assemblée Générale Extraordinaire où nous avons déterminé tout cela via un règlement financier et la date butoir était au mois de mars 2024. Maintenant, avec le Bureau Exécutif, nous allons voir comment la proroger cette date, question de donner un peu plus de temps aux uns et aux autres pour qu’ils s’acquittent de leurs responsabilités financières.
Les montants des différentes tranches sont-ils connus ?
Effectivement, Eric Ntep. La première tranche pour les athlètes ça peut être au moins 15000 francs. La deuxième tranche, 10000 francs et la troisième tranche, permettra à l’athlète de solder ses frais de licence. Voilà comment nous voulons procéder pour que les athlètes de MMA soient en règle cette saison.
Avez-vous, Président OLOMO, un dernier mot à l’endroit des adhérents et sympathisants du MMA qui vont lire cet entretien ?
Oui… Je tiens juste à inviter les uns et les autres à revenir à deux bons sentiments et à comprendre que nous devons regarder tous dans la même direction au nom de l’intérêt commun du MMA camerounais. Nous sommes une jeune fédération et nous osons croire qu’avec le temps tout le monde comprendra la nécessité d’avoir une police d’assurance et tout le monde sera content de pratiquer le MMA au Cameroun.
Entretien réalisé le 28 mars 2024 au siège de la Fédération camerounaise de mixed martial arts et disciplines affinitaires (FECAMMADA) à Yaoundé.
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