L’ancien Ministre ivoirien de la Jeunesse, Charles Blé Goudé est arrivé en terre camerounaise pour 5 jours, à l’invitation de Serge Espoir Matomba, Premier Secrétaire du Peuple Uni pour la Rénovation Sociale (PURS). Ce lundi 8 avril 2024 en début de soirée, il a donné une conférence publique à l’Hôtel La Falaise de Yaoundé sur le thème :” la justice internationale et l’Afrique”.
“Je suis venu remercier le Cameroun pour m’avoir toujours soutenu durant ma détention à la CPI. Chaque fois que j’apparaissais au Tribunal et qu’il y’ avait du bruit dans la salle d’audience, quand je tournais la tête et je demandais qui sont ces frères-là ? On me répondait : ce sont les camerounais.” C’est en ces quelques mots que Charles Blé Goudé a signifié la symbolique de sa présence en terre camerounaise. C’était lors d’une conférence publique à l’hôtel La Falaise ce 8 avril 2024 avec pour fil d’Ariane la place et le poids de l’Afrique dans les mécanismes de justice internationale. Rappelons au passage que son séjour était grandement adossé sur la promotion du panafricanisme et l’intégration africaine. Vision et combat qu’il partage avec son hôte, Serge Espoir Matomba, Premier Secrétaire du PURS. En effet, il faut préciser que Blé Goudé et Matomba ont pris part, en novembre 2023, à un mini-sommet à Abidjan en Côte d’Ivoire avec pour objectif de conjuguer leurs efforts afin d’aboutir à la souveraineté totale et entière du continent. Et c’est dans cette même lancée qu’une seconde session de cette initiative est projetée en République centrafricaine cette année. L’ambition pour les organisateurs étant de passer d’un mini-sommet à un évènement régional.
Pendant près de 2 heures, le Leader du Congrès Panafricain pour la Justice et l’Égalité des Peuples (COJEP) aura tenu sa réputation de tribun face à un public massivement acquis à sa cause. Dans la salle, outre Serge Espoir Matomba et David Emboutou qui se sont succédé au micro pour introduire le principal orateur et résumer les 2 exposés programmés, on pouvait apercevoir le Professeur Nkolo Foe dont l’intervention portait sur ” les défis et les perspectives de la démocratie en Afrique”,
les enseignants d’universités, chercheurs et étudiants, les responsables politiques, les journalistes et spécialistes des médias ainsi que le grand public curieux de voir, d’entendre et de toucher l’une des icônes politiques de la jeunesse africaine de ces deux dernières décennies.

AVANT L’ESCLAVAGE DES AFRICAINS ÉTAIT FORCÉ, DE NOS JOURS, IL EST VOLONTAIRE
Dans son intervention qui avait pour thème ” la justice internationale et l’Afrique” Charles Blé Goudé a apporté des éclairages à l’assistance sur la question que se posent bon nombre d’observateurs de la gestion des conflits dans le monde à savoir “pourquoi est-ce que ce ne sont que les africains qui sont transférés à la CPI ?” En effet, d’après ses explications, ” même les Yougoslaves qui étaient à La Haye, ils n’étaient pas à la CPI ; Ils étaient sous les textes et les règlements du Tribunal Spécial pour l’ex-Yougoslavie. Dans ses propos, Blé Goudé rappelle que la CPI dans ses intentions doit juger toux ceux qui ont commis des crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et les génocides partout dans le monde. Cependant, beaucoup d’Etats n’ont pas encore ratifié le traité à l’instar des États-Unis, la Russie, Israël ou encore le Cameroun. Par contre, d’autres États africains ont volontairement et librement choisit de ratifier ce traité. C’est le cas des pays tels que le Libéria, l’Uganda, la RDC, le Mali, la Centrafrique ou encore la Côte d’Ivoire, pour son cas. En conclusion, les africains qui sont trainés devant la CPI ne doivent pas se plaindre, car leurs États ont bel et bien ratifié le traité, avec toutes les conséquences qui en découlent. Nul ne peut et ne saurait donc se prévaloir de sa propre turpitude. Pour lui, l’esclavage des africains avant était forcé alors que de nos jours, il est volontaire.
Parlant de panafricanisme et d’émancipation du continent noir, Blé Goudé recommande ainsi que ” les africains cessent d’être devant le mûr des lamentations” et prennent leur destin en main. Pour lui, ” notre passé douloureux doit être le moteur pour que nos enfants aient un meilleur avenir”. Comme il l’a expliqué, ” on ne peut mener une révolution avec un esprit qui n’est pas révolutionné”. Au regard de ce qui se passe sur d’autres continents, Blé Goudé conclut qu’un peu d’estime de ce qu’on a et pour ce qu’on est sont par conséquent les préalables pour la prospérité de l’Afrique. Bref, pour se développer, les africains doivent revoir leur éducation.

“Le Génie de Kpô”, “Blé la Machette” ou encore “Le Général de la Rue”, Charles Blé Goudé, ancien Ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle sous le la présidence de Laurent Gbagbo, du 7 décembre 2010 au 11 mai 2011, est né le 1ᵉʳ janvier 1972 à Niagbrahio, au Centre de la Côte d’Ivoire. Ancien membre de la Fédération Estudiantine et Scolaire de la Côte d’Ivoire (FESCI) aux côtés de Guillaume Soro à qui il succède au poste de Secrétaire Général, Blé Goudé est arrêté en 2013 au Ghana suite à un mandat d’arrêt international de la CPI. Il lui est reproché son soutien à Laurent Gbagbo lors de la crise de 2010 – 2011 en Côte d’Ivoire. Il sera détenu dans son pays puis transféré à La Haye où il sera acquitté en 2019. Mais de son côté, la Côte d’Ivoire le condamne pour 20 ans de prison. Il rentre néanmoins dans son pays natal en novembre 2022.
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