“Planète contre plastique” c’est sous ce thème que s’est célébrée partout dans le monde, ce lundi 22 avril 2024, la 54ᵉ édition de la Journée de la Terre. L’objectif pour les organisateurs, au niveau international, étant de tirer la sonnette d’alarme sur les dangers grandissants de la pollution plastique dans tous les pays du monde non seulement sur la santé humaine, mais aussi sur l’équilibre des mers et des continents.
Sommaire
Le constat est fait chaque jour que ce soit par les observateurs avertis que par les profanes : la nature tout autour de nous fait de plus en plus ses caprices. En ce milieu du mois d’avril par exemple, Dubai, aux Emirats Arabes Unis , a été noyées sous les eaux. Cette ville située en plein desert et qui enregistre généralement 70 à 100 milimètres de précipitations, a reçu le mardi 16 avril 2024, en une seule journée, l’équivalent d’un an et demi de pluies. Résultats, toute la ville paralysée par la montée des eaux. L’ampleur des dégats était telle que trois jours aprés , de nombreux quartiers étaient encore sous les eaux. Ces pluies il faut le noter, ont également fait des dégats au Qatar et à Bahrein. Du jamais vu de ce côté du monde.
Bien avant cela, l’année dernière, le Canada a connu des feux de forêts gigantesques. La Grèce de son côté a subit les plus grands incendies de son histoire et la Chine a été victeme d’innondations plus que par le passé. Avec plus d’un dégré celcius en dessus de la moyenne, l’Europe toujours en 2023 a enregistré des records en terme de caniculle et 7% au dessus de la moyenne pour les précipitations.
Ici au Cameroun, non seulement les producteurs ne parviennent plus à déterminer les périodes de semis du fait des saisons sèches ou pluvieuses qui se prolongent de plus en plus mais aussi, les populations dans les ménages de jour, comme de nuit, subissent des vagues de chaleur jamais obsevées dans les années antérieures.
En rappel, dans un reportage de nos confrères de France 24, le Service Européen sur les Changements Climatiques ” Copernicus” nous informe que d’après ses observations que 2023 aura été l’année la plus chaude jamais enregistrée. Selon ces experts, ces catastrophes citées plus haut, vont aller de mal en pire si les différents États et Gouvernements du monde n’accélèrent pas la lutte contre les changements climatiques.

LIEN ENTRE MAUVAISE GESTION DES DÉCHETS PLASTIQUES, CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET RÉCHAUFFEMENT DE LA PLANÈTE
À l’occasion de cette célébration, les environnementalistes ont essayé une fois de plus tiré la sonnette d’alarme sur la menace que représente sur l’écosystème planétaire, le déversement parfois sauvage, volontaire, mais quelques fois accidentel, par les multinationales, les grosses industries, mais aussi les PME-PMI, et les populations lambdas, des déchets plastiques dans la nature ; dans la rue, les caniveaux et autres égouts, les décharges et les cours d’eau, avec pour destination finale, les mers et les océans. Il était donc question de faire comprendre aux populations le lien entre la mauvaise gestion des déchets plastiques, les changements climatiques et le réchauffement de notre planète.
Le plastique contient en effet des polluants toxiques néfastes à l’environnement, responsable par ricochet de la pollution de l’eau, des sols, mais aussi de l’air, et c’est par-dessus tout, une matière qui peut mettre des siècles à se décomposer.
Parmi les conséquences directes, la dégradation totale ou partielle des écosystèmes marins. Plusieurs espèces animales ou végétales meurent, développent des maladies ou meurent au contact ou en ingurgitant ces déchets plastiques. D’après les scientifiques, environ un million d’oiseaux et près de 100 000 mammifères marins disparaissent ainsi chaque année du fait de ces déchets plastiques. Et tel que c’est parti, les océans contiendront plus de matières plastiques que de poissons d’ici à 2050, soit approximativement 750 millions de tonnes.
LE CAMEROUN PRODUIT 600 000 TONNES DE DÉCHETS PLASTIQUES

S’agissant du cas spécifique du Cameroun parlant de la lutte contre les déchets plastiques, une vraie politique gouvernementale y relative n’est pas encore effective dans le pays. Des initiatives sont tout de même prises, mais à petite échelle, soit par les Associations dans les quartiers, des ONG, des entreprises en partenariat avec certaines CTD. Les résultats à ce niveau ne sont pas encore tangibles. Des star-up comme Namé Recycling, Red-plast ou encore se sont spécialisées dans le recyclage des bouteilles en plastique. Une filière qui n’est encore qu’à l’étape de balbutiement. Une activité commerciale se développe également depuis un certain temps dans l’informel autour de la collecte et de la vente de tous types d’objets usagés en matière plastique, soit pour la fabrication des pavés, soit pour approvisionner des industries dans la capitale économique Douala. Des initiatives certes louables, mais qui semblent insuffisantes pour renverser la tendance en termes de quantité de déchets plastiques qui se retrouvent dans la nature avec les conséquences de plus en plus perceptibles, à savoir la récurrence des inondations après la moindre pluie (Yaoundé, Douala, Kribi, l’Extrême-Nord) la pollution des eaux des cours d’eaux dans nos villes, mais surtout la dégradation des nappes phréatiques. Situation plus aggravée par la mauvaise gestion des ordures ménagères dans nos grandes cités. En effet, les deux sociétés en charge de la collecte des ordures ménagères ( Hysacam et Tchycloff Sarl) pour ce qui est du cas de la ville de Yaoundé, ne s’aventurent pas encore vers la valorisation de ces produits. Non seulement du fait des limites de leurs engagements contractuels, mais aussi du fait du mélange dans les bacs de collecte de tous types de déchets. Un “tout-venant” qui s’amoncèle dans la seule et unique décharge de la ville à Nkolfoulou rendant presque impossible, la valorisation sur site, de ces déchets, d’après certains experts en la matière. Résultat des courses, le Cameroun produit plus de 600 000 tonnes de déchets plastiques que le pays ne parvient pas encore à recycler. Des déchets qui malheureusement causent de plus en plus de dégâts environnementaux (inondations, perturbations de saisons, glissements de terrains, pluies plus intenses, fortes chaleurs, etc.) sans que les populations, profanes dans l’ensemble, puisse faire le rapprochement. D’où l’urgence d’agir.
RÉDUCTION DE 60% DE LA PRODUCTION MONDIALE DE PLASTIQUES D’ICI À 2040
L’accent pour cette célébration en 2024 a été mis sur l’espoir de l’aboutissement heureux de ce traité historique des Nations Unies sur les plastiques qui devraient être adoptés d’ici à la fin de cette année. En effet, d’ici à 2040, plus de 50 pays ont appelé à mettre fin à la pollution plastique dans le monde. Projet que les organisateurs de cette Journée de la Terre veulent pousser plus loin en appelant plutôt à une réduction fort significative de 60% de la production de tous les plastiques à l’échelle de la planète d’ici à cette date de 2040 projetée par les Nations Unies.
La Journée de la Terre, célébrée chaque 22 avril, permet aux citoyens de la planète de sensibiliser les leurs sur la singularité de la planète bleue, ses richesses, sa biodiversité, mais désormais aussi sa fragilité. L’initiative a été lancée en 1970 à l’initiative du Sénateur Démocrate américain de l’État du Wisconsin Gaylord Nelson (1916-2005). Elle survient un an plus tôt, en 1969, de la catastrophe écologique baptisée ” la marée noire de Santa Barbara” durant laquelle des fissures dans les fonds marins entourant la plateforme offshore Alpha exploitée à l’époque par le groupe pétrolier américain Union Oil, (Unocal Corporation, de nos jours) avaient laissé échapper plusieurs millions de litres de pétrole dans l’Océan Pacifique. Devenu pour les observateurs au fil des temps l’évènement environnemental populaire le plus important du monde, la Journée de la Terre à l’origine avait pour objectifs d’abord sensibilisés le grand public sur la nécessité de leur implication dans la lutte pour la protection de l’environnement et ensuite inscrire les questions écologiques à l’ordre du jour dans les agendas des décideurs.
RÉACTIONS :
ROMÉO SALLA – MÉTÉO
MAXWELL NDJU’U MFULA – INGÉNIEUR DES EAUX ET FORETS ET DE LA CHASSE

COORDONNATEUR DES PROJETS À HONÈGE
La journée mondiale de la Terre, édition 2024 placée sous le thème : « Planète contre plastique » est une occasion à laquelle la communauté internationale s’arrête pour interroger la gestion du Globe terrestre. Avec l’augmentation de la population sur terre, la recherche de leur bien-être demeure conditionnée par la lutte contre la pollution et la dégradation des écosystèmes forestiers. Mais, depuis les années 1990 où les emballages plastiques ont fait leur apparition dans la vie humaine, ils sont devenus très présent dans les milieux de vie. L’incivisme des hommes amène à avoir leur dépôt dans les milieux aquatiques et terrestres qui favorisent la dégradation de la biodiversité ambiante. Une fois déposé dans un endroit, les végétaux ne peuvent plus pousser, facilitant ainsi la diminution de la séquestration du carbone et partant la lutte contre les changements climatiques. Fort de ce constat, les citées capitales du Cameroun sont devenues le théâtre de dépôt des ordures avec en majorité les déchets plastiques. Cette situation alarmante est en déphasage avec l’ambition de réduire de 32% les émissions des gaz à effet de serre d’ici l’horizon 2035. Pour satisfaire l’ambition suscitée, la pollution plastique doit être un levier majeur il faut s’appuyer pour garantir l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques.
ANGELO TOUELI – Coordonnateur Général ONG WESD

Militant pour l’environnement
Coordonnateur Général ONG WESD
Ce sont les conséquences de la surproduction. Le développement a apporté de nouvelles formes de production et le plastique est devenu l’emballage par excellence . L’humanité se retrouve entrain de produire de millions de tonnes de dechets plastiques chaque année; des déchets pour la plupart, non bio-dégradables. Ce qui contribue au réchauffement de notre planète et au changement climatique avec autour de nous des dérèglements de saisons, la montée de la chaleur. Yaoundé hier était froid. Aujourd’hui , même dans la nuit, il fait chaud. Donc qu’on soit climatosceptique ou pas, qu’on soit écologiste engagé ou pas, on ressent les changements climatiques, on ressent cette chaleur qui est de plus en plus forte.
Alors, qu’est ce qu’il faut faire ? Comme propositions, pour les citoyens, limiter l’usage des sacs plastiques pour les achats en utilisant plutôt les sacs en tissu ou en paille, le papier ou le carton. Pour l’Etat, mettre en place une politique de tri selectif des déchets afin de développer le recyclage et l’économie circulaire car quand on laisse tous les déchets dans le grand vrac comme ça se fait actuellement, ils rendent difficile leur valorisation.
Ce que ça fait..ça fait !