D’une cadence cohérente, le Chef de l’État, Son Excellence Monsieur Paul BIYA s’est adressé ce 31 décembre 2022 à 20h00, à son peuple qui l’a perché au sommet de l’État depuis le 7 octobre 2018. Comme un nectar, ce discours a permis à chacun de se faire une opinion sur le bilan de la gestion du Cameroun de 2022 et de se projeter pour 2023. Le bilan montre que, l’année écoulé n’a pas été assez élogieux comme souhaité, à cause des multiples problèmes que traversent la planète en général. Mais, celle qui s’annonce semble de bons augures.
En effet, le Président de la République dans son adresse à la nation a décliné les projets socio-économiques envisagés pour la nouvelle année. Ils partent de l’exploitation des ressources naturelles en passant par les projets d’infrastructures jusqu’au renforcement de la production agricole. Ils viennent davantage concrétiser sa profession de foi, instrument de campagne présidentielle de 2018, qui a, en quelque sorte, permis d’aboutir à la stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30). Bien que séduisant pour l’auditoire, ces perspectives pourraient avoir des répercussions sur l’Environnement en général et le Climat en particulier. Il est difficile de bâtir un Meilleur État dans un environnement invivable et hostile. C’est la raison pour laquelle il a rappelé dans ce rituel, les dégâts climatiques constatés, une fois de plus, par tous au cours de l’année qui s’achève. Connaissant sa sensibilité face aux questions environnementales et ses prises de paroles y relatives au niveau international, cette situation ne pouvait le laisser indifférent.
D’un regard exigu, tout laisserait croire que, le secteur environnemental est passé en silence dans cette coutume. Pour évacuer rapidement cette considération, il faut faire une lecture croisée de cette communication avec la loi N°2022/020 du 27 décembre 2022 portant loi des finances de la République du Cameroun. À titre de rappel, un Président de la République dirige par des lois, donc sans elles, les discours politiques restent vains. Les projets suscités vont entrainer une importante perte et dégradation des écosystèmes qu’il faudra restaurer. Ainsi, l’examen de la loi ci-dessus mentionnée montre qu’il a choisi d’allouer une somme de 1 472 502 000 FCFA pour le développement des plantations forestières (reboisement) soit 1472,5 ha contre 0 FCFA en 2022. De même, il a prévu d’affecter 3 822 900 000 FCFA pour la lutte contre les changements climatiques, l’avancée du désert et l’érosion de la biodiversité. Les actions envisagées pour l’usage desdites ressources permettront d’atténuer les impacts des projets prévus.
En somme, ces enveloppes attribuées, amènent d’une part à remercier le Chef de l’État de sa munificence et, d’autre part, à inviter les écologistes à se mettre en branle pour parvenir aux attentes. S’appuyant sur le fait que la compétence du reboisement a été transférée aux collectivités territoriales décentralisées, il est opportun que les professionnels collaborent avec elles. Si cette collaboration n’est pas observée, la présente magnanimité du Président de la République deviendra rapidement un éléphant blanc, car les collectivités territoriales décentralisées possèdent une piètre compétence en la matière. En outre, il faudrait mettre à contribution certaines structures étatiques comme la CAPEF, l’ANAFOR et certaines organisations de la société civile qui s’adonnent aux activités de reboisement.
NDJU’U MFULA Bienvenu Maxwell
Ingénieur des Eaux, Forêts et Chasse
HONEGE