Ce projet baptisé ” Health Security Accountability” porté par deux Associations locales Actions for Development and Empowerment ( ADE) en collaboration avec l’Association sœur Positive Generation ( PG) partenaire de mise en œuvre, sous financement du partenaire financier nigérian Africa Health Budget Network ( AHBN) et qui s’étend du 01 aout 2023 au 01 janvier 2025, a été présenté à l’opinion publique nationale et internationale ce mardi 10 octobre 2023 au cours d’une “conférence de presse-débat” à la Salle de fête de la Conférence Épiscopale de Yaoundé.
Sommaire
Ils étaient plus d’une trentaine de participants, notamment des Conseillers Municipaux, des journalistes et homme des médias, mais aussi des Organisations de la Société Civile (OSC) qui ont répondu présent à l’appel des organisateurs pour cette communication baptisée conférence de presse, mais au finish qui s’est transformée en une séance de brainstorming sur la question de la sécurité sanitaire au Cameroun. Face à eux, assis à l’estrade pour ces échanges éducatifs, trois amazones de la cause sanitaire à travers leur engagement associatif au sein de la Société Civile : NDI Nancy SAIBOH, Directrice Exécutive d’Actions for Development and Empowerment (ADE) avec à ses côtés Dr Hemes NKWA Présidente de Youth for Health and Development of Africa (YOHEDA) une association qui œuvre pour la promotion de la santé et le développement et par ailleurs Consultante pour ADE et la Modératrice Jodelle KAYO, Point focal du projet au niveau de Positive Generation .
Cette conférence de presse au hasard des circonstances est intervenue deux jours après la catastrophe de Mbankolo à Yaoundé au cours de laquelle un mur de soutènement d’un lac artificiel abandonné depuis des décennies au lieu-dit “source” dans le quartier FEBE VILLAGE a cédé après une semaine intense de pluie dans la ville de Yaoundé en ensevelissant des maisons entières sous son passage et causant la mort d’une trentaine de personnes (sources non officielles). Elle aura permis aux différents acteurs présents de pousser la réflexion sur les contours et les limites de la stratégie camerounaise de sécurité sanitaire. Un concept qui est défini d’après le dictionnaire en ligne Wikipédia comme “l’ensemble des décisions, programmes et actions visant à protéger la population contre tous les dangers et les risques pour la santé, considérée comme échappant au contrôle des individus et relevant donc de la responsabilité des pouvoirs publics.”

IL ÉTAIT IMPÉRATIF POUR LES OSC DE FAIRE ENTENDRE LEURS VOIX
À l’observation et au vu des failles dans la gestion de certaines catastrophes qui ont ébranlé la nation ces dernières années (glissements de terrain à Ngouaché à Bafoussam en 2019 ou encore à Damas à Yaoundé en 2022, par exemple) et des nombreuses épidémies qui ont menacé les populations (la rougeole en 2015, et en 2019, le choléra en 2011, 2014 puis tout récemment en 2020), notamment l’incapacité de nos dirigeants à prévoir ces phénomènes, les limites des services spécialisés dans le secours aux sinistrés (allusion faite à la protection civile dans notre pays) et les lenteurs dans la prise en charge des malades et autres survivants, sans oublier de mentionner la méconnaissance d’une grosse partie de la population des gestes de premier secours, il était impératif pour les acteurs de la Société Civile de faire entendre leurs voix pour mobiliser les ressources nécessaires pour plus d’efficacité dans l’assistance à apporter aux victimes de catastrophes naturelles ou d’épidémies dans les prochains jours au Cameroun.
Pourtant, en signant la Déclaration d’Abuja en 2001, le Cameroun a pris les engagements au niveau international de consacrer un minimum de 15 % de son budget à la santé. Ce qui n’est pas encore le cas. D’après les experts, ce montant oscille entre 7,07 % pour le plus haut et 3,7 % comme ce fut le cas en 2022 pour le plus bas. Résultat des courses, la riposte aux maladies transmissibles et le renforcement des systèmes de surveillance sont au ralenti. Bien que le MINSANTE MANAOUDA Malachie ait annoncé l’arrivée, en décembre 2023, de 1,6 million de doses du nouveau vaccin contre le paludisme par exemple, les vaccins dans l’ensemble ne sont pas accessibles à tous au Cameroun. Au-delà des contingences socioculturelles (qui peuvent vite être balayées via des campagnes de sensibilisation bien élaborées) ce sont les limites budgétaires qui sont mises en avant pour justifier l’iniquité vaccinale dans notre pays. Un état de chose qui malheureusement a un impact négatif sur la vie socio-économique des pays à revenus faibles comme c’est le cas avec le Cameroun.

UNE ACTION QUI EST ADOSSÉE À UNE IMPLICATION TOUS AZIMUTS DES MÉDIAS
Les objectifs de ce projet ” Health Security Accountability” visent ainsi entre autres pour les différentes parties prenantes à apporter un petit plus à l’action du gouvernement pour une meilleure sécurité sanitaire des Camerounais et leur accès équitable au vaccin nonobstant les barrières socio-culturelles. Une action qui est adossée à une implication tous azimuts des médias. Au cours des 18 mois de cycle de vie que va durer ce projet (entre le 01 août 2023 et le 01 janvier 2025). Il sera question pour les organisateurs d’intensifier le plaidoyer devant les autorités et des personnes influentes dans les différents secteurs d’activité pour la mobilisation des ressources et l’accès au vaccin ainsi que la gestion des risques de catastrophe.
Rappelons que cette action qui démarre officiellement ainsi au Cameroun et qui vise à améliorer le financement de la sécurité sanitaire dans ce pays, est menée simultanément dans plusieurs autres pays africains en dessous du Sahara tels que le Zimbabwe, l’Ouganda, le Malawi, la Sierra Léone, le Sénégal, le Kenya ou encore nos voisins du Nigeria. Reste donc qu’à attendre janvier 2025 pour l’évaluation de ce projet.

RÉACTIONS
Dr HEMES NKWA – PRÉSIDENTE DE YOUTH FOR HEALTH AND DEVELOPMENT OF AFRICA( YOHEDA) ET CONSULTANTE ADE

Le message qu’il faudrait retenir ou sortir de cette conférence et que la sécurité sanitaire concerne tout le monde, c’est une problématique qui est actuel et c’est important également qu’on connaisse comment est-ce qu’on pourrait faire pour améliorer le financement de cette sécurité sanitaire, on a besoin de la voix de tout le monde que ce soit les politiques qui sont déjà en charge au niveau de l’État camerounais de cette sécurité sanitaire, mais aussi des médias la société civile, mais également des collectivités territoriales décentralisées déjà, il faut dire que ce n’est pas une plateforme qu’on lance la sécurité sanitaire existe depuis toujours l’idée maintenant c’est de renforcer la collaboration l’information l’éducation le plaidoyer pour améliorer cette sécurité sanitaire là, vous avez vu, on a commencé le projet au Cameroun, c’est un projet qui est fait dans plusieurs pays il y a 10 pays qui sont engagés, on voudrait que les dates camerounaises également bénéficie de cette opportunité-là et qu’on puisse améliorer ce qui est déjà fait dans le cadre de la sécurité sanitaire au Cameroun.
Patrick ENGOULOU – CONSEILLER MUNICIPAL À LA COMMUNE DE MENGANG

Nos impressions ne peuvent être que bonnes. Nous tenons d’ailleurs à féliciter et à encourager les deux ONG, ADE et PG, organisatrices de cette Conférence de presse qui a été un bon moment d’échanges et d’édification des hommes de média et nous autres élus locaux sur le concept de la sécurité sanitaire, gage d’un mieux être de nos populations. Savez-vous en effet, le point d’ancrage entre ces ONG et nous, élus locaux, c’est servir les populations qui constituent notre véritable préoccupation. Et la principale de ces préoccupations étant la santé, élément fondamental du bien-être social global qui nous réunit tous autour d’un seul et même objectif, à savoir l’épanouissement de nos populations, nous ne pouvons donc qu’être satisfait et souhaiter bon vent à ces ONG et à leurs promotrices en attendant la fin du projet pour son évaluation.
Ce que ça fait… Ça fait !


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